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Par Emelie Bernier 7:00 AM - 24 juin 2025 Initiative de journalisme local
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Jeunes de l'école Saint-Joseph en sortie plein air à L'Anse-aux-Fraises. Photo Gaëtan Laprise dit Alex
La seule école de l’île d’Anticosti utilise l’approche de l’éducation par la nature qui entraîne les jeunes hors des murs pour divers apprentissages en lien avec les matières scolaires au programme. « L’approche forest school, n’est pas nouvelle ! On en parlait déjà dans les années 1970. Mais à l’école Saint-Joseph, on essaie de l’intégrer le plus possible », indique Benoît Dubé, directeur de l’école.
Les professeurs n’ont pas l’obligation de dispenser des cours dehors, mais ils sont les bienvenus s’ils souhaitent le faire.
« Forest school, c’est l’approche des Premières Nations, back on the land. Dans la pédagogie en plein air, tu fais des maths, des sciences, mais dehors. C’est carrément une autre routine, mais c’est une routine ! Et avouons-le : faire tes maths sur la beach, faire des figures géométriques avec du sable, c’est pas mal plus plaisant qu’assis à un pupitre ! », rigole le sympathique directeur.
Adam Lemay-Gaudet est professeur à l’école. Basé à l’île d’Anticosti depuis 7 ans, il estime que les jeunes ont tout à gagner à sortir dehors.
« Dans notre cycle de 9 jours, on a des périodes de pédagogie en plein air, selon les professeurs, mais on a aussi deux après-midi plein air. Le jour 1, c’est pour tous les élèves, de la maternelle au secondaire 3, sauf si on est mardi ou jeudi, parce que les plus jeunes n’ont pas d’école l’après-midi », explique-t-il.
Une aussi grande variété d’âges demande beaucoup d’adaptation et de créativité « pour que du plus petit au plus grand, ils soient capables de s’épanouir ».
Adam Lemay-Gaudet, professeur à l’école Saint-Joseph d’Anticosti. Photo Emelie Bernier
« La clé est d’avoir les plus grands qui agissent comme modèle, comme aide, un peu comme des grands frères et grandes sœurs. Mettre les raquettes, c’est difficile, monter une côte pour aller glisser, se déplacer dans la neige aussi. Tu vas souvent voir un grand qui prend un petit sur son dos, par exemple », salue-t-il.
Cette collaboration est inestimable et est l’assise de valeurs qui perdureront dans le temps, croit le prof.
Les jours 5, au tour des plus grands, de 5e année à secondaire 3, d’avoir une demi-journée en plein air.
Sortie de vélo à l’heure de pointe… des cervidés! Photo Emelie Bernier
Lors du passage du Journal, une sortie à l’Anse-aux-Fraises était à l’horaire. Au programme, montage des tentes en prévision d’une expédition de fin d’année en camping autonome sur l’île et initiation à la manutention de drones.
« On a fait l’acquisition de beaucoup de matériel : appareil photo, Gopro, drone… Et il faut maintenant apprendre à les utiliser. On a un photographe de la communauté qui nous aide. Un de nos grands, Isaac, a aussi des compétences qu’il partage avec ses pairs. On mise sur les forces de nos jeunes ! »
Les profs comme M. Lemay-Gaudet ont le souci d’aller au-delà du cursus.
« Les élèves avec qui j’ai commencé, je les vois aller et je suis fier. Mon intention n’était pas de leur transmettre juste de la matière scolaire, mais de leur apprendre à se faire confiance, de les aider à mieux se connaître. C’est une bonne base et on a l’occasion de le faire dans une école comme ici ! L’île est une belle place pour grandir ! »
Certaines périodes de plein air sont réservées aux plus jeunes.
« On se coordonne entre profs et on gravite autour de l’école. On fait ce qui nous inspire et ce que nous offrent les saisons. Il y a des moments où c’est pas facile, avec le vent, le froid, alors on va aller en forêt, on va faire un feu, des abris, des formes géométriques dans la neige… »
Le défi est d’intégrer le plein air à l’enseignement et tous les moyens sont bons.
« L’île est un milieu où on peut faire ça au quotidien. Le mettre de côté serait se priver de quelque chose ! »
La création du lien avec le territoire est une part importante des apprentissages.
« On veut leur montrer que le territoire sur lequel ils vivent, ils sont en mesure d’en profiter dans le contexte du plein air. Ça sensibilise le jeune à son patrimoine, qui est reconnu par l’UNESCO. Nos élèves, c’est un peu nos futurs ambassadeurs ! »