NE LAISSER PAS LE 5G DETRUIRE VOTRE ADN Protéger toute votre famille avec les appareils Quantiques Orgo-Life® Publicité par Adpathway
Le CF Montréal n’a gagné qu’un match cette saison, toutes compétitions confondues – son unique victoire en Championnat canadien, c’était après tout une nulle. Après une déconvenue de 6-1 à domicile contre Toronto et un plate revers de 1-0 à Hamilton contre le Forge FC, le retour devant les partisans au Stade Saputo, samedi dernier, s’est mieux passé, mais sans offrir de résultat au bout : un verdict nul de 2-2 contre le Los Angeles FC, malgré une avance de 2-0 en première mi-temps.
La question se pose logiquement : avec d’aussi piètres résultats, une direction sportive en apprentissage et un projet aux contours incertains, le club réfléchit-il à un changement de philosophie? Extrapolons : le bain de foule qu’ont pris les Denis Bouanga, Hugo Lloris et Olivier Giroud, vedettes du LAFC, donne-t-il des idées de grandeur au Bleu-blanc-noir sur le plan de recrutement?
Je fais un scénario : on fait venir Giroud, on fait venir Lloris, on fait venir Bouanga… les prix des billets, ça va être combien, s’est demandé le président du club Gabriel Gervais, venu faire le point au Centre Nutrilait après ce début de saison certes épouvantable, mais qui n’a pas ébranlé les convictions profondes de la haute direction (qui a sans doute aussi en tête le rendement de 2 buts en 19 matchs de Giroud).
Notre projet sportif ne change pas, a assuré Gervais. C’est autour du développement des jeunes joueurs, d’avoir une jeune équipe et une saveur locale, de faire monter les joueurs de l’académie, d’avoir des synergies avec Bologne. Mais avec tout ça, on veut gagner. Je veux mettre ça au clair : on veut gagner.
Les années de Marco Di Vaio, Didier Drogba, Nacho Piatti, j’étais dans les estrades avec vous. Je connais ce monde-là. Mais ce modèle ne va pas pérenniser l’équipe à long terme.
L’autre modèle, bien sûr, a déjà fonctionné par le passé. La saison 2022, avec son effectif équilibré, sa dynamique formatrice pour les jeunes – et ses résultats! – a marqué les esprits, tout comme le départ subséquent de bon nombre de ses artisans, joueurs et entraîneurs. En présentant le 3e dossier de toute la MLS cette saison-là, l’équipe avait validé la stratégie du club, récompensé sur le plan comptable par le transfert des Djordje Mihailovic, Alistair Johnston et Ismaël Koné.
En revanche, 2025, avec ses résultats désastreux et son effectif qui souffre de la comparaison avec celui qu’avait à sa disposition Wilfried Nancy il y a trois ans…
Ce qui arrive sur le terrain, notre fiche, notamment à domicile, c’est inacceptable, a soutenu Gervais. Nous sommes, du côté du club, aussi frustrés que nos supporteurs et nos partenaires. On veut gagner. On continue à vouloir gagner. On est encore dans le Championnat canadien, il y a la Coupe des ligues qui s’en vient, et, oui, ce sera difficile, mais mathématiquement, on est encore dans le portrait des séries. Ce sera extrêmement difficile, on en est conscient. Mais les joueurs, le personnel et le club y croient.
On maintient le cap, donc. La question devient alors : si la philosophie demeure la même et qu’on souhaite développer des jeunes à fort potentiel de revente, comment pourra-t-on faire en sorte qu’ils progressent en conséquence quand les résultats sont médiocres et quand la frustration s’empare d’un groupe? L’équipe sous-performe depuis 2022, et comme de fait, les transferts lucratifs ne se sont pas multipliés.
On peut se développer dans toutes sortes d’environnements et de circonstances, a assuré Gervais, qui a tout de même convenu que, quand tu as un collectif qui a du succès, c’est plus facile au point de vue des projets personnels de développement.
Peut-être aussi est-ce plus facile quand on a une équipe réserve à sa disposition, ce qui prive sans doute les Owen Graham-Roache et Aleksandr Guboglo de précieuses minutes de jeu. D’un autre côté, Gervais juge que Dawid Bugaj, 20 ans, s’est développé remarquablement depuis l’an dernier, un constat qui se défend.
Et puis il y a ces embêtants cas de joueurs comme Sunusi Ibrahim ou Dominik Iankov, plus habitués à être rayés de la feuille de match qu’autre chose. Trois entraîneurs, parfois quatre, ont vu ces joueurs, que ce soit Wilfried, Hernán [Losada], Laurent [Courtois] ou Marco [Donadel], et ils sont quand même absents du terrain et sont parfois dans les tribunes, a déploré Gervais, qui a maintes fois évoqué la nécessité de faire le ménage dans l’effectif – avec un jab envers la précédente direction sportive au passage de temps à autre.
C’est là un dossier sur lequel Gervais et l’entraîneur-chef (toujours par intérim, même si on louange son travail) Marco Donadel s’entendent certainement. Donadel se plaint lui-même ouvertement de la composition de l’effectif – toujours en mettant de l’avant sa volonté de construire à moyen et long terme, mais on le sent néanmoins énervé.

Les blessures ont ralenti les débuts de Hennadii Synchuk avec le CF Montréal.
Photo : Crédit : CF Montréal
Tout le monde devra prendre son mal en patience. Le conseil d’administration est prêt à délier les cordons de la bourse, selon Gervais, qui prend en exemple le recrutement de l’Ukrainien Hennadi Synchuk, qui ne cadrait pas dans le budget initial, mais qu’on a vendu aux décideurs à coups d’arguments.
Il faudra cependant se donner de la marge de manœuvre avant de bouger, selon Gervais : la direction sportive possède deux places vacantes dans son effectif sénior, deux places de joueur étranger et environ 1,7 million d’argent d’allocation générale, cet outil qui permet de réduire le fardeau d’un salaire sur le budget permis par la MLS.
Il y a des décisions qui ont été prises dans le passé avec lesquelles on vit, aujourd’hui, quand on prend la photo, a affirmé Gervais. On l’a vécu aussi au dernier match de l’année passée, où on avait des contrats extrêmement onéreux avec des joueurs qui étaient carrément dans les estrades. Ce phénomène, on le vit encore cette année avec des décisions qui ont été prises et qui sont maintenant un fardeau pour nous. Cette nouvelle [direction] sportive aura besoin de quelques fenêtres de transfert pour essayer de continuer de faire le ménage là-dedans.
Mais des actions concrètes sont nécessaires dès que possible, a convenu le président. Le prochain marché s’ouvre le 24 juillet. Il faudra s’améliorer à plusieurs postes. La direction sportive laisse entendre qu’elle a ciblé des joueurs au sein même de la MLS – certains noms qu’on peut appeler des vedettes, a osé Gervais –, mais pas de gros noms en Europe.
Chaque décision, a assuré Gervais, sera prise avec l’avenir à moyen et à long terme en tête. Chaque changement d’entraîneur ou de directeur sportif, pourrait-on ajouter, a donné l’impression d’une organisation qui cherche encore son fil conducteur. L’idéal sera toujours que le projet d’un club soit plus durable que les personnes qui le mettent en œuvre, question d’éviter les montagnes russes et les changements de cycle qui ralentissent la machine.
On veut de la stabilité, mais la réalité de notre philosophie et de ce qu’on veut mettre en place, c’est qu’il y aura la vente de joueurs. Je ne l’ai jamais caché depuis mon arrivée. Le cycle [souhaité], c’est de dire qui sera le prochain qui viendra remplacer celui qu’on vient de vendre. […] On veut aller vers ce cycle-là plutôt que de dire que ça ne marche pas, qu’il faut qu’on se débarrasse [de joueurs] ou qu’on rachète [des contrats]. On veut sortir de ce cycle-là.
Horizon été 2026, à en croire les propos du président sur le nombre de fenêtres de transfert requises. Rêvons un peu : juste à temps pour qu’un George Campbell, s’il n’est pas déjà parti, se révèle à la Coupe du monde?