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Depuis le début de l’ère du tandem Jeff Gorton-Kent Hughes à la tête du Canadien, il y avait une certaine prévisibilité à chacun de ses trois premiers repêchages, autant que puisse en contenir un tel exercice. Cette fois, c’est bien différent.
D’abord parce que Montréal détient deux sélections de milieu de premier tour (16e et 17e) et est donc tributaire du jugement de beaucoup de gens avant de faire ses choix. Ensuite parce que la semaine du repêchage, traditionnellement favorable aux tractations en tous genres et au mouvement de personnel, pourrait s’avérer plus tranquille que prévu.
À l’instar du CH, bien des équipes tentent d’émerger de leur propre reconstruction, interminable (les Sabres de Buffalo) ou non (les Sharks de San José).
Vous pouvez aussi y ajouter les Red Wings de Détroit, les Ducks d’Anaheim, les Flyers de Philadelphie, ainsi que toute une ribambelle de formations tentant d’imiter la réinitialisation à la volée des Capitals de Washington ou simplement de maintenir en vie une fenêtre de compétitivité, pensons ici aux Blues de Saint-Louis, au Wild du Minnesota, aux Bruins de Boston, on en passe, et des meilleures.
La cour est pleine. Presque tout le monde cherche à s’améliorer à court terme en souhaitant monnayer la même devise : des choix au repêchage, des espoirs, des jeunes joueurs prêts à s’établir dans la Ligue nationale de hockey (LNH).
À l’autre bout du spectre, il n’y a que les Penguins de Pittsburgh qui ont planté la pancarte À vendre sur la pelouse de leur terrain avec, pour tout attrait, une vieille bicoque bigarrée aux fondations chambranlantes, quoique parée d’un très, très beau lustre en plein centre. Du genre comme il ne s’en fait plus.
Pas besoin de relire vos notes de cours d’éducation financière ou de compulser avidement l’œuvre de Pierre-Yves McSween pour comprendre qu’il y a un petit déséquilibre dans le marché et que celui-ci devrait être favorable aux vendeurs.
La différence, c'est que beaucoup d’équipes tentent de s’améliorer. Il y a probablement moins de vendeurs qu’à l’accoutumée. C’est très compétitif, mais ça jase beaucoup, a expliqué Jeff Gorton, jeudi après-midi, dans sa rencontre d’une quinzaine de minutes avec les journalistes.
Ça jase, ça jase, on ne vous le fait pas dire. Aux quatre coins de la province, on entend toutes sortes de manœuvres pour que le CH puisse mettre la main sur Sidney Crosby et Caleb Desnoyers dans la seule soirée du 27 juin. Ça donnerait un joyeux coup de pouce dans l’axe, c’est certain.
Gorton, en ses mots polis et calculés, est essentiellement venu expliquer que ça n’arriverait pas.
Certes, le CH espère franchir une autre étape dans sa reconstruction, mais semble tout à fait prêt à faire encore preuve de patience si besoin est. Gorton craint davantage de commettre une erreur que de rater un bon coup.
On aimerait améliorer l’équipe évidemment, on l’a dit, mais c’est tout aussi important de ne pas faire d’erreur. On a une équipe qui grandit, on est heureux de la direction que l’on prend, on croit que c’est la bonne. Il faut faire attention de ne pas commettre une erreur en acquérant un joueur dont le profil ne s’accorde pas avec notre courbe de progression.
On va prendre des décisions pour faire en sorte que l’équipe soit compétitive pour les années à venir. On ne fera rien pour s’améliorer de 5 % à court terme (si ça ne nous aide pas à long terme). C’est quand même une fin de semaine importante pour nous. Un été important, a-t-il ajouté.
Tant d’options
En gros, toutes les avenues sont actuellement explorées.
Le Canadien pourrait autant échanger ses deux choix de premier tour que les conserver ou qu’en laisser partir un seul. Selon Gorton, l'équipe a eu des conversations avec d’autres formations pour s’avancer dans l’ordre de sélection, mais pour reculer également. L'ennui est que sept autres équipes se trouvent exactement dans la même position et tablent sur plus d’un choix au premier tour qu’elles envisagent aussi d’échanger pour de l’aide immédiate.
Le Tricolore va continuer de tenter de mettre la main sur un joueur établi dans la LNH, mais devrait, plus probablement, ne pas y parvenir.
Tout cela est moins enthousiasmant que certains l’auraient souhaité. Parfois, l’implacable réalité ramène sur Terre même les plus grands rêveurs, les plus beaux idéalistes.
Si le CH devait se contenter bien sagement de repêcher deux joueurs aux 16e et 17e rangs, il pourrait encore y avoir quelques options intéressantes comme l’a exposé le collègue Marc Antoine Godin cette semaine. C’est, au moment d’écrire ces lignes, ce qui apparaît comme le scénario le plus probable.
Il semble y avoir un consensus parmi les recruteurs de la Ligue nationale cette année : après un groupe très talentueux de 10 ou 12 joueurs, la qualité baisse d’un cran.
Gorton a estimé qu’il y en aurait encore au milieu du premier tour, mais il n’allait certainement pas dire le contraire. Plus tard, il ajoutera qu’il y a des joueurs top 10 qu’on aime beaucoup. Il faudra s’avancer pour mettre la main au collet de l’un d’entre eux.
Et ce n’est pas parce que c’est problématique que le CH cessera d’essayer. Il faudra attendre encore un peu pour connaître le dénouement. Mais ça, attendre, les partisans de l’équipe s’y connaissent.