ENTREPRISE. Arrivant à un point crucial de son évolution, l’entreprise bonconseilloise de produits fertilisants Acti-Sol se devait de réaliser des investissements majeurs dans ses installations. Grâce au soutien d’Investissement Québec, une somme de cinq millions de dollars a été injectée.

Ces investissements permettront à Acti-Sol d’accélérer son expansion, d’optimiser sa production et d’améliorer sa capacité énergétique. Le but est, bien entendu, de moderniser les opérations, mais aussi de hausser la productivité grâce à l’automatisation des différents procédés et l’implantation de systèmes de suivi de la production et d’inventaire automatisé.

«L’objectif de croissance qu’on s’est donné demande de gagner en efficacité et en productivité, indique Paul Pomerleau, directeur général d’Acti-Sol. Ça demande des changements assez majeurs. Il y a environ 50 % des investissements qui vont aller pour l’augmentation de la capacité de production et l’autre moitié sera pour l’automatisation du procédé de fabrication. On continuera de travailler avec la même main-d’œuvre, mais en augmentant progressivement le volume avec le temps.»

Une autre part du montant sert aussi à mettre en place une boutique en ligne sur le site web de l’entreprise. Cette boutique comprend surtout des produits pour les particuliers et la fertilisation à la maison.

Investissement Québec fournit environ 50 % de la somme des investissements sous la forme d’un prêt remboursable aux conditions avantageuses, explique M. Pomerleau. L’autre portion des fonds provient des investisseurs de l’entreprise fondée par la famille Désilet, productrice d’œufs, qui est mieux connue sous le nom du Groupe Inovo.

En automatisant ses procédés, Acti-Sol entend acquérir plus de précision et plus de flexibilité dans les formules de ses fertilisants. Des actions qui étaient faites manuellement seront dorénavant exécutées à l’aide de tablettes électroniques. Celles-ci contrôleront des appareils pneumatiques qui enverront les ingrédients directement d’un petit silo au mélangeur.

Plusieurs opérations de l’entreprise seront automatisées à l’aide de tablettes électroniques. (Photo : gracieuseté)

«De plus en plus, les agriculteurs ont des besoins pointus. Il faut alors ajouter plus de produits naturels pour balancer les formulations. Le processus de la recette sera automatisé. Actuellement, le fumier et les autres ingrédients sont manipulés avec des loaders qui les mettent dans de gros mélangeurs. Ça va décomplexifier de beaucoup nos opérations; des choses qui prenaient 30 minutes à faire en demanderont cinq», explique M. Pomerleau, qui a travaillé pendant 25 ans en droit de l’agriculture avant de se joindre à Acti-Sol.

Afin d’installer ces nouveaux appareils, l’entreprise s’est adjoint les services de spécialistes de certains types d’équipements, tels que les silos et la manutention pneumatique. Acti-Sol se dote également d’outils qui lui permettront de suivre précisément ses niveaux de productions quotidiens. «On pourra faire un meilleur suivi de notre performance. Le tout va communiquer avec nos systèmes d’inventaire et d’expédition. C’est une modernisation qui vient combler le retard qu’on pouvait avoir. On pourra saisir les nouvelles opportunités plus facilement», affirme M. Pomerleau.

Acti-Sol souhaite compléter la mise à niveau de ses installations d’ici 18 mois. L’objectif est que le tout soit opérationnel avant la fin de l’année 2026.

Économie circulaire

L’entreprise insiste sur le principe d’économie circulaire, elle qui a été fondée afin de revaloriser le fumier des poules du Groupe Inovo. Ce dernier complète lui-même la boucle en se procurant du grain fertilisé par les engrais d’Acti-Sol pour nourrir ses animaux.

Acti-Sol a d’ailleurs misé sur un partenaire s’appuyant sur l’économie circulaire afin de lancer son nouveau fertilisant Acti PRO. Effectivement, le frass d’Entosystem, de Drummondville, a été combiné au fumier de poule.

«Le frass a la particularité d’avoir une combinaison microbienne différente de notre produit de base. Il y a une synergie entre les deux qui se crée en les combinant. On travaille avec Entosystem depuis quelques années. On a fait des essais en champ et sur plusieurs cultures, on a cherché des combinaisons. Finalement, la combinaison de 90 % d’Acti-Sol et 10 % de frass a été retenue pour ses performances agronomiques et son coût», note Paul Pomerleau.

Acti-Sol a aussi lancé le fumier Ultrafin dernièrement. À l’heure actuelle, celui-ci est offert seulement aux agriculteurs, mais surtout à ceux qui travaillent dans un milieu fermé, tel que les serres. Comme son nom le dit, étant extrêmement fin, voire farineux, ce fertilisant serait à risque d’être emporté par le vent dans les champs. Celui-ci permet un relâchement plus rapide des nutriments, dont l’azote, nécessaires à la croissance des plants.

La croissance d’Acti-Sol est également intimement liée à la hausse de consommation d’œufs. Entre 2000 et 2025, le nombre de poules au Québec a fait un bond de 179 %. Cela signifie aussi une augmentation proportionnelle des quantités de fumier à revaloriser.

Malgré cette hausse, Acti-Sol doit parfois s’approvisionner en dehors du Groupe Inovo pour satisfaire à la demande. Il faut préciser que l’entreprise distribue, depuis quelques années, ses produits un peu partout au pays au sein de quincaillers, comme Rona et Home Hardware.