Actuellement, les services de santé britanniques sont en alerte en raison de la circulation très active du sous-clade K du virus H3N2 en Grande-Bretagne. Celle-ci serait responsable de la multiplication du nombre de cas de grippe, notamment de formes sévères chez les personnes âgées.

1. Il progresse rapidement dans un pays proche de la France

Jim Mackey, directeur général du National Health Service (système de la santé publique du Royaume-Uni), a ainsi déclaré qu'« il ne fait aucun doute que cet hiver sera l'un des plus difficiles que notre personnel ait jamais eu à affronter ». À l'heure actuelle, 84 % des cas d'infection récents seraient liés aux virus H3N2, dont 87 % appartiennent à la sous-clade K, selon l'UK Health Security Agency (UKHSA).

L'épidémie de grippe a commencé exceptionnellement tôt cette année dans le pays, avec cinq semaines d'avance, à un moment ou encore de nombreuses personnes n'avaient pas eu le temps de se faire vacciner. Elle serait en grande partie liée à la circulation de cette nouvelle souche virale H3N2. Une telle précocité n'a pas été constatée depuis l'hiver 2003-2004. Selon de nouvelles données publiées dans le British Medical Journal (BMJ), les infections par le sous-clade K du virus H3N2 concernent actuellement majoritairement les jeunes adultes et les enfants d'âge scolaire.

Pour le moment, selon Santé publique France, on observe chez nous une légère augmentation des cas de grippe, mais les prélèvements montrent que la majorité des cas concernent le virus H1N1. Cependant, une circulation du H3N2 a été détectée, avec un risque réel d'importation du variant K.

2. Les mutations qu’il a acquises le rendent plus dangereux

L'inquiétude des experts vient du fait que ce virus a la capacité à évoluer rapidement. « Le virus de la grippe A (H3N2) qui circule actuellement a acquis sept nouvelles mutations au cours de l'été, ce qui signifie qu'il est très différent de la souche A (H3N2) incluse dans le vaccin de cette année », a déclaré Antonio Ho, MD, maître de conférences et consultant en maladies infectieuses à l'université de Glasgow, en Écosse dans un communiqué de presse.

On sait en effet que les virus mutent en permanence. Et il arrive qu'une souche évolue suffisamment pour parvenir à se propager plus efficacement et devienne capable de surmonter les défenses immunitaires acquises lors des infections et des vaccinations des années précédentes. C'est probablement le cas pour le sous-clade K du virus H3N2, puisqu'on sait que les mutations se situent sur des zones clés de sa surface qui facilitent l'infection des cellules humaines.

3. Le vaccin de la grippe n’offrirait qu’une protection partielle contre lui

Une souche H3N2 a bien été incluse dans le vaccin de la grippe de cette année. Ce virus était en effet un des principaux agents grippaux qui se sont propagés dans l'hémisphère Nord la saison dernière.

Cependant, les mutations qu'il a subies cet été l'ont rendu suffisamment différent du virus inclus dans le vaccin pour qu'à ce jour, on ne sache pas encore précisément quel sera le degré de protection procurée par la vaccination.

Selon un rapport (en pre-print) de l'UKSHA, chez les adultes, l'efficacité vaccinale contre le variant K était de 30 à 40 % dans la majorité des cas, bien plus faible que chez les enfants (70 à 75 %).

4. Les gestes pour diminuer les risques d’infections sont identiques à ceux de la grippe « classique »

Les experts sont unanimes sur le fait qu'il reste fondamental de se faire vacciner, même s'il est probable que le vaccin protège moins bien contre le variant K. La vaccination offre en effet une protection des personnes les plus fragiles contre tous les autres virus grippaux. Elle contribue également à réduire la charge pesant sur les hôpitaux durant l'hiver.

Les symptômes causés par l'infection au virus N3H2 sont similaires à ceux provoqués par les autres virus de la grippe saisonnière : fièvre élevée (au-dessus de 39 °C), courbatures, maux de tête, frissons, fatigue importante, toux sèche... On trouve en revanche davantage de fatigue prolongée et des complications respiratoires plus marquées chez les personnes fragiles.

En cas de température élevée, de toux et de sensation de fatigue ou de courbatures, mieux vaut limiter au maximum ses contacts avec les autres, en particulier les personnes vulnérables. Il faut également se laver les mains régulièrement en veillant à bien aérer les pièces. Et si l'on présente des symptômes, mieux vaut porter un masque.