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La réalisation d’échographies fœtales est normalement strictement réservée aux sages-femmes et aux médecins. Mais certains ont ouvert la brèche d’un nouveau commerce.
Passer la publicité Passer la publicitéC’est un petit business qui n’est pas du goût de la justice. Le 2 juin, le tribunal de Dunkerque a condamné une entrepreneuse qui proposait des échographies dites «de plaisir» aux femmes enceintes, en dehors de tout cadre médical. Cette quadragénaire, ancienne manipulatrice en radiologie selon 20 Minutes, a été reconnue coupable d’exercice illégal de la profession de sage-femme. Cette décision - une première en France - pourrait faire jurisprudence, dans un contexte où cette pratique se multiplie depuis plusieurs années déjà.
« Ces échographies n’ont aucune vocation médicale, c’est purement commercial. C’est un business qui surfe sur les désirs des parents d’avoir du temps pour voir leur fœtus, être accompagnés et écoutés », estime Isabelle Derrendinger, présidente du Conseil national de l’Ordre des sages-femmes. Ce que les trois échographies de contrôle prises en charge par l’Assurance maladie sont déjà censées apporter, sans parler de l’expertise obstétrique du praticien ou de la praticienne qui réalise l’examen.
« Les personnes qui proposent ces échographies de confort n’ont pas les compétences médicales requises. Or c’est un acte complexe dans sa réalisation, son interprétation et dans l’annonce d’un éventuel diagnostic », tient à rappeler Isabelle Derrendinger. En pratique, la réalisation d’échographie fœtale est un acte réservé aux sages-femmes et aux médecins titulaires d’un diplôme inter-universitaire spécifique. « C’est à se demander comment ces commerçants ont pu se procurer un échographe d’imagerie fœtale car la réglementation réserve exclusivement leur revente et leur vente aux professionnels de santé », s’interroge la sage-femme.
Vidéos sur clé USB et visage modelé par l’IA
Que proposent ces entreprises aux parents que n’offrent pas les échographies « classiques » ? Un coup d’œil aux sites internet nous apprend qu’il s’agit de « découvrir, photographier, filmer votre petit bébé et de déterminer le sexe à 100 % dès 14 semaines de grossesse », pour des prix variant entre 60 et 100 euros la séance de 15 à 30 minutes. Le plus souvent, les futurs parents repartent avec une clé USB contenant des photos et vidéos de leur fœtus. Certains sites proposent même des images faussement qualifiées de « 6D » : il s’agit en fait de fournir une photo réaliste du visage de l’enfant à l’aide d’une intelligence artificielle.
Cela pourrait laisser penser aux parents que tout va bien, alors qu’une échographie est un acte médical loin d’être anodin qui peut par exemple révéler une malformation fœtale.
Isabelle Derrendinger, présidente du Conseil national de l’Ordre des sages-femmesCertes, les entreprises prennent soin de préciser qu’il ne s’agit pas d’échographies médicales. Mais d’après l’Ordre des sages-femmes, ces commerçants jouent la carte de l’ambiguïté. « Sur certains sites, on voit des photos montrant des professionnels en blouse blanche, stéthoscope autour du cou, c’est purement mensonger ! », s’exclame Isabelle Derrendinger. Selon elle, le risque serait de faussement rassurer les parents. « Cela pourrait laisser penser aux parents que tout va bien, alors qu’une échographie est un acte médical loin d’être anodin qui peut par exemple révéler une malformation fœtale », souligne-t-elle. Anomalie que les commerçants ne pourraient de toute façon pas détecter.
Quant à l’éventuelle dangerosité des ultrasons utilisés lors de l’échographie - argument mis en avant par le Conseil de l’Ordre des sages-femmes -, cela ne semble pas être le cœur du problème. En effet, si l’Agence de sécurité du médicament avait estimé en 2005 qu’il ne fallait pas « exposer inutilement le fœtus aux ultrasons », ces ondes ne présentent a priori pas de danger, ni pour la mère, ni pour l’enfant à naître.
Mais si cela ne fait a priori pas de mal, « cela n’apporte rien, c’est juste un énième business fait sur la santé des femmes et des enfants », résume Isabelle Derrendinger. Un business contre lequel le Conseil de l’Ordre des sages-femmes semble déterminé à lutter, puisqu’il précise qu’il « restera mobilisé sur ce sujet en espérant que cette décision permettra de faire cesser les nombreuses activités lucratives. »