À Piopolis, Paule Racette et Benoît Baguette proposent des terrains de camping rustique, des tentes-hamacs, des yourtes et des mini-maisons sur leur terrain de 20 acres, situé à quelques minutes de marche du cœur du village et du lac Mégantic. Le couple s’est donné pour mission d’inciter les visiteurs à renouer avec la nature, sans l’altérer.

Des gens viennent ici pour décrocher, juste ralentir, reprendre le rythme naturel de la nature, résume Paule Rochette.

Et ça semble fonctionner. Martin Labonté a séjourné trois nuits dans l’une des installations de l’Hébergement aux cinq sens, dont la plupart sont nichés au beau milieu de la forêt. Il a complètement fait le vide, tellement que le Saguenéen qui enseigne à Jonquière a quitté l’endroit les yeux mouillés, en serrant dans ses bras les propriétaires, reconnaissant.

L'enseignant Martin Labonté en compagnie de Paule Rochette et de Benoît Paquette, avant son départ.

Photo : Radio-Canada / Alexandra Duchaine

La nature était importante dans mon enfance. J’ai reconnecté avec elle, avec le ruisseau, le bruit du ruisseau, laisse-t-il tomber, très calme, le sourire contagieux.

J’ai vécu des moments d’intériorité extraordinaire. Je sors d’ici avec de la gratitude, le cœur gros, poursuit-il.

Sur le lieu de villégiature, les enfants et les animaux sont interdits pour susciter le silence. Lundi, les huards se faisaient entendre partout sur le site. Ils traînent sur un marais, dont une partie a été achetée cette année par Paule Racette et Benoît Paquette dans le seul but de le protéger.

Les propriétaires de l'Hébergement aux cinq sens, Benoît Paquette et Paule Rochette

Photo : Radio-Canada / Alexandra Duchaine

Pour permettre aux gens de faire symbiose avec la nature, les conjoints proposent un parcours en forêt à la découverte des plantes médicinales, accompagné par un balado. Benoît Paquette, astronome amateur, anime également des ateliers de contemplation des étoiles.

L’Hébergement aux cinq sens est situé dans la Réserve internationale de ciel étoilé du Mont-Mégantic. Sur le site, les lumières sont tamisées, même en pleine nuit. Il fait partie des 141 organisations qui visent à réduire la pollution lumineuse en Estrie, dénommées les amis du ciel étoilé.

Les trois yourtes du site ont été remises à neuf cet été. Des fenêtres ont été ajoutées.

Photo : Radio-Canada / Alexandra Duchaine

Écoresponsable

L’entreprise touristique invite les vacanciers à admirer la nature, mais aussi à la respecter. Sur le terrain, un grand bassin de récupération de l’eau de pluie trône en maître et alimente la seule douche installée en pleine forêt.

La serre de l'Hébergement aux cinq sens

Photo : Radio-Canada / Alexandra Duchaine

Dans la serre qui alimente l’entreprise en fruits et légumes, l’eau de pluie est encore une fois récupérée dans de gros bacs enrobés de sacs noirs, qui attirent le soleil. Les 2400 litres d’eau ainsi réchauffés tiennent l'endroit à une température confortable pour les tomates, le chou, la sauge et les autres plantes qui y poussent.

Benoît Paquette a déniché des astuces sur le Web pour concevoir une serre autonome, où un sauna chaud est aménagé pour visiteurs.

Photo : Radio-Canada / Alexandra Duchaine

Toutes les toilettes sont compostables et l’eau de vaisselle doit être déposée à un endroit spécifique, où elle est filtrée à l’aide de roches.

On s’inscrit dans une démarche durable. Maintenant, c’est le terme qu’on utilise, mais c’est dans notre ADN depuis longtemps.

Des panneaux solaires se trouvent à plusieurs endroits du site pour alimenter en électricité les mini-chalets et une salle commune où il est possible de cuisiner.

Un seul espace à feu, commun, est aménagé sur le terrain, qui peut accueillir jusqu’à 20 visiteurs.

Photo : Radio-Canada / Alexandra Duchaine

En 2024, l’entreprise a remporté le prix d’excellence de l’Alliance de l’industrie touristique du Québec, dans la catégorie Tourisme responsable et durable.

Hébergement aux cinq sens est une destination répertoriée par Tourisme autochtone Québec. Paule Rochette, qui a fondé cette destination il y a 16 ans, avant que son conjoint s’y joigne 8 ans plus tard, veut y partager son savoir autochtone, transmis par sa mère qu’elle dit Wendat, née à Wendake.

Des espaces de détente sont aménagés près du ruisseau.

Photo : Radio-Canada / Alexandra Duchaine

Le couple y lit des contes autochtones, autour du feu, dans un tipi. Paule Rochette peut enseigner à ses invités à réfléchir à leur animal totem, à créer leur roue de médecine. Quand tu cours dans la vie, tu te demandes qui tu es, ça fait du bien de s’arrêter et de se demander ce qui nous définit. Les gens se reconnectent à ce qu’ils sont, ça les touche.