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DÉCRYPTAGE - Les cancers cutanés représentent les tumeurs les plus fréquentes en France, en particulier chez les moins de 50 ans. Un phénomène qui n’a rien de mystérieux pour les spécialistes.
C’est un constat alarmant : entre 1990 et 2023, le nombre de nouveaux cas de cancers de la peau a été multiplié par trois en France. D’après les estimations de Santé publique France, entre 141 000 et 243 500 nouveaux cas sont ainsi détectés chaque année, ce qui en fait le cancer le plus fréquent, mais aussi celui qui augmente le plus. Les diagnostics de mélanome - un type minoritaire mais particulièrement agressif de cancer cutané - ont même quintuplé ces 30 dernières années chez les hommes. Comment expliquer cette tendance inquiétante ? À l’occasion de la Semaine de prévention et de sensibilisation au dépistage ciblé des cancers de la peau organisée par le syndicat national des dermatologues-vénérologues, Le Figaro fait le point.
Rappelons qu’il existe deux sortes de cancers de la peau : les mélanomes et les carcinomes cutanés (basocellulaires ou épidermoïdes). Ces tumeurs se distinguent principalement par le type de cellules à partir duquel elles se développent. Les mélanomes dérivent ainsi des mélanocytes, les cellules qui fabriquent les pigments de la peau, tandis que les carcinomes proviennent des kératinocytes, qui forment la couche superficielle de la peau. Avec 90% des cas de cancer de la peau, les carcinomes sont de loin les plus fréquents. Plus rares (environ 18 000 cas par an en France), les mélanomes sont les tumeurs cutanées les plus redoutables du fait de leur capacité à donner des métastases.
Des causes bien identifiées
Si les causes de certains cancers restent encore en partie mystérieuses, celles des cancers de la peau sont bien identifiées. « Ces cancers sont le plus souvent imputables à l’exposition aux rayons ultraviolets du soleil », rappelle le Pr Stéphane Dalle, dermato-oncologue aux Hospices civils de Lyon. Jusqu’à 95 % des mélanomes cutanés seraient causés par l’exposition au soleil. «Les UV traversent la peau, surtout celle des jeunes enfants, qui est plus fine, et atteignent les mélanocytes, qui sont à quelques micromètres sous la surface de la peau. Là, ils vont dégrader l’ADN de ces cellules », détaille le médecin. Le corps dispose fort heureusement de mécanismes de réparation. Mais cette capacité n’est pas infinie et, en cas d’expositions répétées, la peau ne parvient plus à se défendre contre les dégâts causés. «De surcroît, on sait que les UV affaiblissent le système immunitaire, ce qui peut favoriser la croissance d’une tumeur», ajoute le Pr Dalle.
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Le soleil n’est toutefois pas le seul coupable. « Le risque de mélanome, par exemple, résulte de la combinaison de plusieurs facteurs : avoir la peau claire, des coups de soleil intenses et répétés avant l’âge de 25 ans ou encore le fait d’avoir beaucoup de grains de beauté », poursuit le spécialiste. Pour les mélanomes, comme pour les carcinomes basocellulaires, le risque est cumulatif : plus on prend des coups de soleil à partir de la petite enfance, plus la probabilité de développer une tumeur au cours de sa vie augmente. L’exposition aux UV artificiels des cabines et lampes de bronzage rentre aussi en ligne de compte. Enfin, l’existence de cas de cancer dans la famille est aussi un facteur de risque avéré.
La raison de la hausse dramatique des cas
Sachant cela, l’explosion des cas de cancers de la peau n’est pas difficile à comprendre. « C’est un phénomène généralisé dans les pays d’Europe de l’ouest, d’Amérique du Nord et, encore davantage en Nouvelle-Zélande et en Australie », précise le Pr Dalle. Autrement dit, dans les pays occidentaux où les peaux claires prédominent et où une large frange de la population peut régulièrement s’offrir des vacances au soleil. « Il faut dire aussi que, dans ces pays, la génération du baby-boom arrive à un âge avancé où les cancers apparaissent, particulièrement les carcinomes. Et cette génération a connu les débuts du tourisme de masse, avec tout ce que cela implique en termes d’exposition solaire », analyse le Pr Dalle.
Les progrès des outils diagnostiques ont également contribué à la hausse des cas car «cela augmente mécaniquement le nombre de cas identifiés », d’après le spécialiste. Quant aux cas particuliers de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande, pays les plus touchés au monde, c’est leur situation à proximité du trou dans la couche d’ozone (qui filtre normalement une grande partie des rayons UV du Soleil) qui a accentué le phénomène. Heureusement, celui-ci est en train de se refermer progressivement.
Les messages de prévention encore mal connus
En dépit du fait que les causes de cancers de la peau sont non seulement identifiées, mais aussi évitables, les médecins restent assez pessimistes. «Malgré les recommandations des dermatologues et des professionnels de santé, une majorité de Français ne se protège pas systématiquement du soleil», constate le syndicat national des dermatologues-vénérologues dans un communiqué de presse. Les trois quarts des Français interrogés déclarent ne pas se protéger systématiquement du soleil. Et parmi les personnes à risque, moins de la moitié adopte les bons gestes. « Pire encore, près de 4 Français sur 5 continuent de s’exposer aux heures les plus dangereuses (entre midi et 16 heures), alors que c’est pendant ces heures les plus chaudes de la journée que les rayons émis par le soleil sont les plus intenses et les plus nocifs », déplore le syndicat des dermatologues.
Pour le Pr Dalle, les messages de prévention n’ont pas encore atteint leur cible. « Une partie de la population pense qu’il suffit de mettre une fois de la crème pour pouvoir s’exposer au soleil à toute heure de la journée, mais c’est faux. La première chose à faire est de rester à l’ombre aux heures les plus chaudes de la journée et, le reste du temps, de garder des vêtements couvrants, chapeau et lunettes de soleil », rappelle le médecin, qui ajoute que les enfants de moins de 3 ans ne doivent pas être exposés. Bref, pour se débarrasser des cancers de la peau, il faudra venir à bout de nombreuses idées reçues sur le soleil, comme celle qui dit qu’une peau bronzée est naturellement protégée du soleil (c’est faux). « De la même manière, il n’y a pas qu’à la plage que les rayons UV sont nocifs : c’est aussi le cas dans un jardin à la campagne ou quand on fait un jogging en ville », prévient le médecin.
Pour en savoir plus sur la prévention solaire, les différents types de cancers de la peau ou encore les méthodes d’auto-dépistage, rendez-vous sur le site dédié du Syndicat National des Dermatologues - Vénéréologues.