Le gouvernement Carney parviendra à faire adopter aux Communes sa baisse d’impôts sans difficulté, puisque les conservateurs appuieront sa motion de voies et moyens sur le sujet.

Le chef conservateur, Pierre Poilievre, a annoncé mercredi que les députés de sa formation politique appuieront la motion. Ce passage est obligatoire avant le dépôt d’un projet de loi ayant des implications fiscales.

En plus de la baisse d’impôts promise en campagne par les libéraux, la motion vise aussi à éliminer la TPS sur l’achat d’une première propriété neuve d’une valeur de 1 million de dollars ou moins. La TPS serait également réduite dans le cas d’une première propriété d’une valeur oscillant entre 1 million et 1,5 million.

Un autre volet de la motion servira à éliminer, dans la législation, la tarification du carbone pour les consommateurs, communément appelée « taxe carbone ».

Cette mesure, qui était impopulaire dans bien des régions du Canada, a déjà été abolie au printemps par le moyen d’un décret, bien qu’elle demeure présente dans la loi. Le système de tarification carbone demeure par contre différent au Québec.

« C’est mieux que rien »

M. Poilievre estime que les mesures mises de l’avant dans la motion de voies et moyens ne vont pas assez loin et sont des versions « diluées » de propositions conservatrices. En matière de baisse d’impôts, les libéraux souhaitent faire passer de 15 % à 14 % le taux d’imposition de la première tranche de revenu, et ce, d’ici au 1^er juillet.

« C’est mieux que rien », et les conservateurs voteront en faveur, a tranché M. Poilievre.

« Nous sommes le parti des contribuables. Nous sommes le parti qui veut couper les impôts et les taxes pour les Canadiens et c’est pour ça que nous allons voter pour ces réductions », a poursuivi le chef conservateur.

M. Poilievre a signalé que ses députés proposeraient des amendements, mais que, « peu importe », ils appuieront l’initiative.

Collaboration et ton plus cordial

En Chambre, le ministre des Finances, François-Philippe Champage, s’est réjoui de l’appui conservateur.

Les troupes de Pierre Poilievre se sont dites, au cours des dernières semaines, prêtes à collaborer avec le gouvernement, et ce, tout particulièrement dans le dossier de la guerre tarifaire avec le gouvernement américain de Donald Trump.

Durant la période des questions, l’opposition officielle a envoyé des flèches contre le gouvernement, mais l’a fait sans avoir recours à des insultes. Les libéraux ont aussi évité les débordements. Ainsi, le ton était donné.

Plusieurs députés conservateurs ont pris quelques instants de leur temps de parole pour souhaiter la bienvenue aux Communes au nouveau premier ministre.

M. Poilievre a dû se contenter d’être spectateur durant la période des questions, puisqu’il n’a pas réussi à se faire élire dans sa circonscription au cours des élections fédérales. Il tentera de regagner son siège à la Chambre au cours d’une élection partielle qui doit être déclenchée en Alberta prochainement.