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Le ministre québécois de l’Environnement, Benoit Charette, s’en prend à Greenpeace et à l’Action boréale, pour qui « les faits comptent peu », à ses yeux.
En mêlée de presse à l’entrée d’une réunion du Conseil des ministres, mercredi, l’élu caquiste ne s’est pas retenu pour critiquer les deux organisations environnementales. Il revenait sur des publications qu’il avait faites deux jours plus tôt sur le réseau social X et dans lesquelles il les accusait de « multiplier les erreurs de fait ».
Le ministre de l’Environnement y reprochait notamment à l’Action boréale — un groupe militant pour la sauvegarde de la forêt boréale, dont fait notamment partie le chansonnier Richard Desjardins — de s’adonner à des « coups de gueule » qui nuisent « assurément » à la cause. Il fait notamment référence à une missive dans laquelle l’organisme accuse Québec d’avoir créé une série d’aires protégées dans le Nord québécois dans le seul but d’atteindre ses objectifs de protection du territoire.
Dans un autre message, M. Charette décrivait le militant Patrick Bonin, de Greenpeace Canada, comme l’un de « ceux pour qui les faits comptent peu ».
Appelé à s’expliquer mercredi, M. Charette a renchéri, taxant Greenpeace d’irréalisme climatique et l’Action boréale de déformation des faits. « Greenpeace […] a des cibles de réduction de gaz à effet de serre [GES] qui sont carrément impossibles. Ce que M. Bonin souhaite en termes de décarbonation, c’est nous ramener à l’âge de pierre, littéralement », a-t-il fait valoir, en plus de répéter que « le groupe de M. Desjardins [l’Action boréale] a multiplié les lettres ouvertes qui multiplient les erreurs de fait » au cours des dernières années.
À la question lui demandant s’il est convenable pour un ministre de l’Environnement de critiquer publiquement des organisations écologistes, le ministre s’est contenté de répondre qu’il ne désirait plus faire affaire avec des groupes « de mauvaise foi » — sans nommer qui que ce soit, cette fois. « Moi, je suis de bonne foi, donc je suis en relation avec toutes les personnes de bonne foi. Mais dans le milieu environnemental, il y a aussi des gens de mauvaise foi, et je tends à m’éloigner de ces personnes. »
« Dévier le débat »
Joint mercredi après-midi, Patrick Bonin, responsable de la campagne Climat-Énergie chez Greenpeace Canada, a rétorqué que Benoit Charette faisait « dévier le débat » en tentant de le « personnaliser ». « Malheureusement, dans ce débat, le ministre semble rapidement oublier les coûts de l’inaction qu’on subit avec les inondations, les feux de forêt et les canicules meurtrières qui frappent déjà gravement le Québec. C’est ça, la vraie raison pour laquelle une nation riche comme le Québec doit en faire beaucoup plus », a-t-il soutenu à l’autre bout du fil.
La cible de réduction des émissions de GES « impossible » évoquée par le ministre n’est pas une cible mise en avant par Greenpeace, mais plutôt par le Réseau action climat Canada, qui regroupe 150 organisations au pays, dont des groupes écologistes, des syndicats, des organismes du domaine de la santé et des groupes jeunesse.
Ce regroupement estime que le Québec doit augmenter sa cible de réduction des émissions de GES et viser un recul de 65 % d’ici 2030 par rapport au niveau de 1990. Pour le moment, la cible québécoise est de 37,5 %, et, selon le plus récent bilan disponible, celui de 2021, les émissions ont seulement reculé de 8,9 % par rapport au niveau observé en 1990.
La cible proposée par le Réseau action climat Canada s’appuie notamment sur les travaux du Programme des Nations unies pour l’environnement, qui a déjà estimé que le respect des engagements de l’Accord de Paris imposerait une réduction d’au moins 55 % par rapport au niveau de 2018. Pour le Québec, cela signifierait une réduction d’environ 60 %. Mais il faut ajouter l’effort supplémentaire que le Québec doit faire — en raison notamment de sa responsabilité historique à l’échelle internationale, mais aussi de ses moyens financiers et techniques.
Contactée mercredi, l’Action boréale n’avait pas encore répondu au Devoir au moment où ces lignes étaient écrites.
Avec Marie-Michèle Sioui et Alexandre Shields