Les logements abordables ne datent pas d’hier à Valcourt. Voilà plusieurs décennies que la municipalité atteint son objectif de leur consacrer 20 % de son parc locatif, mais avec la hausse des loyers généralisée, l’Office municipal d’habitation du Val-Saint-François souhaiterait ouvrir la porte à plus de ménages, dont à la classe moyenne.

Toute opportunité est bonne à prendre et c'est eux qui nous l'ont donnée à Valcourt, estime un résident de Valcourt, Michaël Hélie.

Il y a fait son nid il y a trois ans, alors qu'il faisait face à des difficultés financières. Je n'avais pas d'autres places où aller. J'ai un enfant à temps plein. Où est-ce qu'on serait ? Je ne sais pas, soulève le père.

Le plafond de revenu pour entrer dans le programme HLM, en municipalité rurale, est de 25 500 $ pour un couple ou une personne seule. Le loyer sera ensuite calculé selon un pourcentage de ce revenu.

Lorsque quelqu’un entre dans le programme HLM, il conserve son droit d’y rester, même s’il fait davantage d’argent ensuite.

C'est ce qui a permis à Michaël Hélie de rester chez lui. Il s'est remis sur pieds et touche désormais plus que le revenu maximal prévu pour accéder au parc immobilier abordable, mais il conserve son droit acquis.

Je suis capable de me piller un peu d'argent et je suis capable d'y arriver chaque mois, se réjouit-il.

C’est ce genre d’histoire qui incite la directrice générale de l'Office municipal d’habitation du Val-Saint-François, Nathalie Ramonda, à croire qu’il serait pertinent de hausser le plafond de revenu pour accéder à un logement subventionné. 

Actuellement, la seule porte d'entrée pour un ménage avec un revenu supérieur à 25 500 $ est lorsqu'un logement est inoccupé depuis plus de trois mois. À Valcourt, une quinzaine de logements abordables seraient vacants.

“On priorise toujours les personnes à plus faible revenu, mais quand on a de la disponibilité, de l’espace, des logements vacants, [...] je pourrais le louer à une famille.

L'Office municipal d’habitation du Val-Saint-François milite pour la mise en place d'un projet pilote de la sorte à Valcourt. La petite municipalité compte plus de 200 logements subventionnés. 

Selon Mme Ramonda, Valcourt bénéficie de plusieurs services, comparativement à d’autres municipalités, un avantage non négligeable. Le fait d'avoir 20 % des portes en HLM, les gens ont plus la possibilité de dépenser dans leur ville et ça paraît.

Des démarches pour hausser le revenu maximal avaient été enclenchées auprès de la Société d’habitation du Québec il y a quelques années. Ces discussions ont été vaines, mais Nathalie Ramonda ne compte pas baisser les bras. Elle souhaite donner un coup de pouce aux ménages qui sont maintenant touchés directement par la crise du logement.