Les résidents des rives du lac Memphrémagog peuvent désormais faire analyser leur propriété gratuitement. L'objectif est d'améliorer l'écoulement de l'eau de pluie sur leur terrain, pour éviter qu'elle entraîne des polluants dans le lac Memphrémagog.

C’est ce genre d’apport au lac qui peut, par exemple, provoquer des éclosions de cyanobactéries, mieux connues sous le nom d’algues bleu-vert.

Cette pluie-là, elle peut emporter tout sur son passage, on peut parler de particules de sol, d’érosion, de nutriments et des choses comme ça et ce n’est pas quelque chose qui est souhaitable, à long terme sur les plans d’eau, d’avoir de trop gros apports en trop grande quantité, souligne le biologiste et coordonnateur des actions en qualité de l’eau pour le lac Memphrémagog au COGESAF, Vincent Lemieux.

Vincent Lemieux est biologiste et coordonnateur des actions en qualité de l’eau pour le lac Memphrémagog au Conseil de gouvernance de l'eau des bassins versants de la rivière Saint-François.

Photo : Radio-Canada / Étienne Meunier

Pour sensibiliser un maximum de citoyens, le Conseil de gouvernance de l’eau des bassins versants de la rivière Saint-François (COGESAF) déploie son programme Joignez le réseau. Les riverains qui le souhaitent peuvent recevoir des conseils adaptés pour une saine gestion des eaux de pluie.

C’est un projet du COGESAF, mais ce sont les biologistes de Memphrémagog Conservation qui réalisent les analyses.

Un riverain qui obtient la note de passage se voit remettre un certificat. L'organisme espère ainsi motiver au moins 35 riverains à rejoindre le réseau.

Près de 2000 personnes résident aux abords du lac Memphrémagog du côté canadien. 

La riveraine Pascale Bédard est aussi vice-présidente de Memphrémagog Conservation. Son équipe l’a visitée à Austin pour proposer des aménagements à son terrain en pente qui favorise le ruissellement.

Mme Bédard jardine beaucoup, elle aménage son terrain, mais assure faire tout ce qui est en son pouvoir pour que ça n’affecte pas la santé du lac.

On a voulu laisser ça le plus naturel possible.

Certainement que si on me fait des recommandations, je vais essayer de les suivre. J’en parle beaucoup aux gens, ça fait partie de mes principes et mes valeurs.

Pascal Bédard est la vice-présidente de Memphrémagog Conservation. Elle vit aux abords du lac.

Photo : Radio-Canada / Étienne Meunier

Les biologistes analysent le terrain à l’aide d’un formulaire. On a quatre choses qu’on regarde: l'entrée de cour, les infrastructures, l’aire récréative et la bande riveraine. Ensuite, en se promenant sur le terrain, on voit aussi s’il y a des espèces exotiques envahissantes qui vont venir jouer dans notre analyse, développe l’adjointe à la coordination de la patrouille de Memphrémagog Conservation, Angélique Guillemette.

Solutions proposées

Plusieurs aménagements peuvent aider à réduire le rythme d’écoulement de l’eau. Parmi eux, des marches perméables qui absorbent l’eau, des gouttières qui la retiennent ou encore des bandes riveraines bien touffues.

Les marches perméables absorbent l'eau.

Photo : Radio-Canada / Étienne Meunier

Une des solutions qu’on pourrait utiliser, c’est de faire un petit enrochement en avant pour réduire la chute d’eau en dessous du tuyau, appuie aussi Mme Guillemette.

L'idée c'est d'avoir des impacts concrets.

Le projet est originaire du Vermont. Le COGESAF assure entretenir de belle collaboration avec le département d’environnement de l'État avec lequel le lac est partagé.