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Le roi et la reine d’Angleterre ont entamé une visite de trois jours en France, aussi politique que symbolique.
L’exactitude est la politesse des rois. Emmanuel Macron a fait mentir sa réputation de retardataire patenté pour accueillir Sa Majesté Charles III et la reine Camilla devant l’Arc de triomphe à la minute près, à 14h45, comme prévu, trois quarts d’heure après leur descente d’avion à Orly, mercredi, pour une visite d’État de trois jours. Même si c’était avec six mois de décalage par rapport au calendrier initial, bousculé par la violence des manifestations contre la réforme des retraites.
Très à l’aise, le président et le monarque ont affiché une forme de complicité lors des cérémonies sur la tombe du soldat inconnu, d’une descente des Champs-Élysées (assez clairsemés) en DS présidentielle à toit ouvrant escortée de la garde républicaine ou au cours d’une rapide déambulation faussement improvisée sur le Faubourg-Saint-Honoré entre le Palais de l’Élysée et l’ambassade du Royaume-Uni.
Amitié et confiance
Quelques timides «Vive le roi!» ont retenti. Point d’orgue de cette première journée: le fastueux dîner d’État offert par la République au château de Versailles, avec 160 convives - homard bleu, volaille de Bresse et macaron à la rose au menu. Session de rattrapage d’une visite annulée oblige, Emmanuel Macron a fait l’impasse sur l’Assemblée générale des Nations unies à New York pour accueillir ces invités de marque. C’est dire l’importance de l’enjeu du resserrement du lien franco-britannique, quelques mois avant le 120 anniversaire de l’Entente cordiale.
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Avec le roi, Macron cherche visiblement à créer l’une de ces «bromances» (amitié virile) qu’il affectionne avec les puissants, de Donald Trump ou Justin Trudeau à Mohammed Ben Salman. Alors que l’étiquette interdisait de toucher feu Elizabeth II, le président n’hésite pas à taper dans le dos de son invité royal ou à lui donner l’accolade. Quant à Brigitte Macron, elle a tout simplement fait la bise à la reine, dont le chapeau rose menaçait de s’envoler avec le vent.
Les deux chefs d’État communiquent aussi bien l’un que l’autre dans leur langue respective, sans interprète. À en croire l’Élysée, ils ont tissé «des liens d’amitié et de confiance», au fil de multiples rencontres. Le président a appris à connaître celui qui n’était que prince de Galles lors des célébrations des 75 ans du Débarquement allié ou pour le 80e anniversaire de l’appel du 18 juin à Londres.
Tête-à-tête
Ils ont même coopéré lors de la COP26 à Glasgow, en 2021, pour lever des fonds afin de planter des arbres sur une bande de 8000 kilomètres en Afrique. Charles avait alors personnellement convaincu le patron d’Amazon, Jeff Bezos, de donner 1 milliard de dollars à cette initiative intitulée «Grande Muraille verte», a raconté Macron. Les deux hommes se sont revus lors des funérailles d’Elizabeth II il y a un an - c’est là que Macron a invité le nouveau souverain en visite d’État à Paris - puis lors du couronnement de Charles, en mai.
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Son engagement pour l’environnement devait être au cœur de son entretien en tête à tête avec le président, qui doit justement présenter son agenda vert lundi. Au moment même où le premier ministre britannique, Rishi Sunak, annonçait au contraire, en l’absence du souverain à Londres, un recul sur ses engagements écologiques. L’hôte de l’Élysée a offert une édition originale des Racines du ciel, de Romain Gary, un plaidoyer en faveur de la protection de la planète, au roi, qui en retour lui a remis les Lettres sur les Anglais de Voltaire.
Selon Macron, Charles «est un formidable artisan de l’amitié entre la France et le Royaume-Uni». Cette réconciliation, après des années de tensions liées au Brexit, était le premier objectif de la visite. Depuis son report en mars, les relations se sont déjà sensiblement détendues. Après le premier ministre conservateur Rishi Sunak, en mars, le président a reçu à l’Élysée mardi le chef de l’opposition travailliste, Keir Starmer, donné vainqueur par les sondages des prochaines élections prévues en 2024, histoire de préparer l’avenir de la coopération bilatérale.
Outre le réchauffement climatique, la biodiversité et la relation franco-britannique, le roi, constitutionnellement neutre, devait aborder des sujets très politiques avec son hôte français. La guerre en Ukraine et la situation au Sahel figuraient à l’agenda, ainsi que l’intelligence artificielle.
L’étoffe politique du monarque devrait se dessiner à nouveau ce jeudi dans le discours qu’il doit prononcer au Sénat. Même si le texte aura été écrit par le gouvernement britannique, son style aspire clairement à se démarquer de celui, plus symbolique et représentatif, d’Elizabeth II.