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Par Barbara Lefebvre
Publié à l’instant
FIGAROVOX/TRIBUNE - Le nouveau ministre de l'Éducation nationale s'inscrit dans la tradition postcoloniale anglo-saxonne tout en se gardant de ses excès racialistes, argumente l'enseignante et essayiste.
Barbara Lefebvre, enseignante et essayiste, est l'auteur de Génération j'ai le droit (éd. Albin Michel, 2018).
Dans un gouvernement de morne continuité, la nomination à l'Éducation nationale de Pap Ndiaye a créé «l'effet waouh» et son bavardage médiatique. Au-delà de son brillant parcours académique, de la carrière universitaire sans faute de l'enseignant-chercheur, on soulignera l'habileté intellectuelle d'un historien qui coche presque toutes les cases de la pensée postcoloniale anglo-saxonne tout en se gardant de ses excès racialistes. Comme Emmanuel Macron, Pap Ndiaye est adroit: il passe pour un progressiste modéré tout en articulant l'essentiel de sa réflexion, de ses travaux, des rapports qu'il a corédigés, autour de thèmes clivants. Depuis près de vingt ans, Pap Ndiaye réfléchit aux discriminations raciales et au concept de race comme construction sociale servant à maintenir les imaginaires racistes d'une société reposant sur «le privilège blanc» et à exclure certaines catégories…