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En Vendée, Jérôme Sachot parie sur la culture du bambou. Une décision innovante et audacieuse pour diversifier son exploitation familiale face aux défis agricoles.

Par Stéphanie Hourdeau Publié le 15 avr. 2025 à 17h01
« Il tape sur les bambous et c’est numéro 1 », chantait en 1986 Philippe Lavil ! Un refrain qui pourrait aujourd’hui coller à la peau de celui, qui, au cœur du bocage vendéen, près de Moutiers-sur-le-Lay, est devenu depuis peu « Monsieur Bambou » ! Aux Couffardières, l’agriculteur Jérôme Sachot a osé un pari sur l’avenir en se lançant dans la culture du bambou. Sans doute le premier en Vendée.
Une audace mûrement réfléchie pour ce trentenaire qui vient de prendre seul les rênes de l’exploitation familiale. « Je cherchais à me diversifier », explique-t-il. Un mode de gestion déjà intégré par ses prédécesseurs. « Mon grand-père a acheté cette ferme fin des années 70. Mes parents l’ont ensuite reprise. Je les ai rejoints en 2010 et ils avaient déjà opté pour la diversification pour éviter, comme on dit, de mettre tous les œufs dans le même panier ».
Façonner une agriculture d’avenir
Aux côtés des 220 hectares de champs de blé, de maïs ou de tournesol, la ferme de La Doulaye élève aussi un cheptel de 300 bovins, des Charolaises « et de l’Angus depuis 2016, qui était aussi innovant à l’époque en Vendée » qui pâturent dans 120 hectares de prairie.
Mais voilà, ces dernières années ont pas mal bousculé le monde agricole. A commencer par les aléas climatiques. « Depuis 2022, on a connu une sécheresse et deux années terriblement pluvieuses. Ces conditions ont eu un impact important sur le rendement des cultures conventionnelles », note le jeune exploitant.
Un climat qui ne récompense pas les nombreuses heures de labeur que nécessitent ces cultures. « Le blé, le maïs… demandent beaucoup de préparation du sol. Des travaux pénibles, répétitifs et qui, au final, ne rapportent pas. »
À ces défis climatiques s’ajoute une volatilité accrue des marchés. « Depuis le début du conflit en Ukraine, les prix ont explosé. Nous avons assisté à une grande instabilité sur les marchés des intrants, qu’il s’agisse des semences ou des engrais… Ce qui jouait sur les revenus de l’exploitation. »
« Une culture à valoriser »
Pour assurer la pérennité de la ferme, Jérôme Sachot a donc exploré de nouvelles pistes pour envisager l’agriculture de demain. « J’avais envie d’aller vers une culture à valoriser. En cherchant sur Internet, je suis tombé sur la jeune société Horizom qui développe, en partenariat avec des agriculteurs, la culture du bambou. » Un trésor vert selon la start-up bordelaise qui, en plus d’apporter un complément de revenus aux exploitants, va offrir un produit valorisable recherché par les industriels en biomatériaux. Et réduire les émissions de gaz à effet de serre !
Le bambou, résilient et rentable

En mai 2024, Jérôme Sachot prend contact avec Horizom, qui le convainc définitivement de se lancer. « Le bambou est une plante qui s’adapte aisément à divers environnements, car il existe une variété qui s’ajuste selon les types de sol ». Ses sols limono-sableux semblent parfaits pour la plantation de quatre sortes de bambous. Le jeune exploitant repère assez vite avec les experts d’Horizom les parcelles « à moyen potentiel pour les cultures classiques » pour y imaginer sa future bambouseraie. « Et six mois plus tard, en décembre, je plantais mes cinq premiers hectares de bambou, soit environ 2 500 plants. Et j’en planterai dix hectares de plus à l’automne prochain, soit 5 % de mon exploitation », annonce l’agriculteur.
170 000 € la bambouseraie
En pariant sur cette nouvelle culture, Jérôme aspire à plusieurs résultats. A commencer par une culture presque sans effort. « Après une première année avec la plantation, l’installation d’un système d’irrigation en goutte à goutte et un peu de soins pour aider les plants à prendre, les années qui suivent ne demanderont quasiment aucun travail, juste une surveillance des rhizomes pour qu’ils ne s’étalent pas ». Il n’aura même pas à gérer la récolte qui sera assurée par Horizom.
L’agriculteur vendéen a aussi jeté son dévolu sur le bambou pour ses vertus environnementales. « C’est une plante résiliente aux aléas climatiques, capable d’absorber des tonnes de carbone, qui n’a pas besoin d’engrais, de produits phytosanitaires », détaille Jérôme. Sa demande en eau est, elle aussi, intéressante. « Car elle a besoin d’eau entre avril et juin, une période où la pluviométrie est en général plus importante que l’été, ce qui limite le besoin d’apport en eau. » Bien loin du maïs ou du tournesol qui réclament à boire en pleine période estivale.
Jérôme Sachot a investi près de 170 000 € pour créer sa bambouseraie et devra attendre cinq ans avant de voir la première récolte et un premier retour sur investissement. « Environ 30 tonnes par hectare qui pourront rapporter une marge brute de 2 500 € », estime-t-il. Soit deux fois plus que ce que lui rapportent ses autres cultures et sans se tuer à la tâche !

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